Différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification de l’action publique locale (« 3DS ») : le Sénat a définitivement adopté le projet de loi.

Mercredi 9 février 2022

Le Sénat a définitivement adopté le projet de loi relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, par 301 voix pour et 32 voix contre (voir les résultats du scrutin public).

Déposé le 12 mai 2021 par Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, ce projet de loi vise à « construire une nouvelle étape de la décentralisation ». 

Le texte adopté par la commission mixte paritaire contient plusieurs avancées portées par le Sénat :

– l’encadrement de l’implantation d’éoliennes grâce aux plans locaux d’urbanisme ; 

– la possibilité pour les communes de transférer des compétences « à la carte » à leur intercommunalité ; 

– la garantie du transfert des routes nationales prioritairement aux départements, en intelligence avec les régions ; 

– le renforcement de l’application du principe de subsidiarité, en soumettant l’exercice de la compétence « voirie » à la reconnaissance d’un intérêt communautaire ou métropolitain et en élargissant les possibilités de restitution aux communes de la compétence « tourisme » ; 

– le renforcement du rôle du préfet de département dans l’attribution de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) et dans la gouvernance territoriale de l’Office français de la biodiversité (OFB) et des agences de l’eau ; 

– une meilleure représentation des élus locaux, notamment ruraux, au sein des commissions départementales de protection des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF), de l’agence nationale de l’habitat (ANAH) et des conférences territoriales de l’action publique (CTAP) ; 

– l’encouragement des délégations de compétences entre collectivités en permettant aux EPCI à fiscalité propre de déléguer vers les départements et régions leurs compétences facultatives ;

– l’adaptation de la loi « SRU » à chaque commune, en permettant la conclusion de contrats de mixité sociale entre le maire et le préfet sans veto parisien et la mutualisation des objectifs au niveau intercommunal ;

– la possibilité pour les maires d’attribuer les logements sociaux et, en accord avec le préfet, de gérer l’urbanisme des communes en cas de non-respect de la loi « SRU » ;

– la lutte contre les ghettos urbains, en diversifiant les attributions de logements sociaux pour protéger les résidences fragiles ;

– l’association du maire à la procédure d’autorisation pour porter atteinte à un alignement d’arbres ;

– le renforcement du rôle du conseil départemental dans la création de sites Natura 2000 ; 

– l’affirmation du caractère volontaire de la participation financière des collectivités territoriales aux investissements des établissements de santé et la mise en cohérence de l’objet de cette participation avec les compétences de chaque échelon de collectivités.

Le dossier législatif : http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl20-588.html

les principaux apports pour les collectivités : http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/redaction_multimedia/2022/2022_Documents-PDF/20220131_Liste_apports_loi_3DS.pdf

Le Sénat a adopté un projet de loi portant réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture.

Mardi 8 février 2022

Procédure accélérée engagée par le Gouvernement le 1 décembre 2021.

Comprendre les enjeux

L’augmentation de la fréquence et de l’intensité d’événements climatiques défavorables, liée au changement climatique, met en péril la capacité à assurer la résilience de l’agriculture française.  

Sur les 5 dernières années, le coût des sinistres a plus que doublé par rapport à 2010‑2015. Ce coût n’est pas que financier et le système actuel d’indemnisation des pertes de récolte résultant d’aléas climatiques est unanimement considéré comme à bout de souffle  

L’enjeu du projet de loi est aujourd’hui de mettre en place une couverture contre les risques qui soit beaucoup plus accessible aux agriculteurs, notamment :

  • l’article 1er prévoit le principe d’une indemnisation fondée sur la solidarité nationale des agriculteurs victimes, du fait d’aléas climatiques, de pertes de récoltes ou de cultures, et la complémentarité de cette indemnisation avec celle perçue au titre d’un contrat d’assurance multirisque climatique portant sur les mêmes pertes ;
  • l’article 2 aligne le taux maximum de subvention dont les primes des contrats d’assurance multirisque climatique peuvent faire l’objet, sur le taux maximum de 70 % prévu par le droit européen à compter du 1er janvier 2023 ;
  • l’article 3 complète le champ d’intervention du Fonds national de gestion des risques en agriculture, en lui permettant d’intervenir, en cas de pertes de récoltes et de cultures, pour les risques climatiques dits « catastrophiques » ;
  • l’article 4 limite le champ d’application du régime des calamités agricoles aux pertes non assurables de l’exploitation, c’est‑à‑dire aux dommages affectant les moyens de production ;
  • l’article 5 crée une formation spécifique au sein du Comité national de gestion des risques en agriculture, chargée de l’orientation et du développement de l’assurance récolte ;
  • l’article 7 permet, par voie d’ordonnance, de mettre à la charge des entreprises d’assurance souhaitant commercialiser des produits d’assurance des risques climatiques en agriculture éligibles à subvention, des obligations. 

Première lecture au Sénat (8 février 2022)

Mardi 8 février 2022, le Sénat a adopté, par 315 voix contre 28, le projet de loi portant réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée.

Les sénateurs ont adopté des amendements visant à :
– fixer des objectifs programmatiques au Gouvernement en faisant de cette loi une loi d’orientation et de programmation pour le développement de l’assurance récolte ;
– adapter le mécanisme prévu par la loi à une éventuelle évolution des taux fixés par le droit européen ;
s’assurer qu’en cas de contestations sur l’évaluation des pertes de récoltes ou de cultures, les recommandations du comité départemental d’expertise ne restent pas sans réponses de la part des assureurs ;
– moduler la dotation jeune agriculteur pour promouvoir le recours à l’assurance ;
préciser le délai dans lequel les entreprises d’assurance doivent opérer la mise en conformité du contrat demandée par l’agriculteur ;
– annexer à la loi un rapport rappelant les objectifs à atteindre en matière de surfaces agricoles assurées à horizon 2030 par production, pour mieux répondre aux besoins de visibilité des acteurs économiques ;
– renommer la loi, pour rappeler son caractère programmatique en vue d’une meilleure diffusion de l’assurance récolte en agriculture, en « loi d’orientation relative à une meilleure diffusion de l’assurance récolte en agriculture et portant réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture ».

Le dossier législatif : https://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl21-350.html

l’essentiel du projet de loi : https://www.senat.fr/rap/a21-386/a21-386-syn.pdf

Aménagement du Rhône : le Sénat a adopté une proposition de loi.

Mardi 8 février 2022

Le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi relative à l’aménagement du Rhône.

Alors que les concessions hydroélectriques sont l’objet d’un contentieux entre la France et la Commission européenne, la proposition de loi a pour objet de prolonger et de moderniser la concession du fleuve Rhône détenue par la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Premier producteur français d’énergies « 100% renouvelables », la CNR procure 25 % de notre production hydroélectrique nationale et poursuit également des activités importantes en matière de photovoltaïque, d’éolien et d’hydrogène. Outre l’énergie, elle assure des missions de navigation fluviale et d’irrigation agricole.

  • L’article 1er prolonge cette concession jusqu’au 31 décembre 2041 ;
  • Les articles 2 et 3 annexent le cahier des charges etle schéma directeur de cette concession à la loi, ce dernier comprenant un ensemble d’actions et d’objectifs mis en œuvre via des programmes pluriannuels quinquennaux soumis à la consultation du comité de suivi de cette concession ;
  • L’article 4 approuve ces cahier des charges (63 articles) et schéma directeur (6 volets) ;
  • L’article 5 consacre la compétence du représentant de l’État dans le département en matière d’énergie réservée, c’est-à-dire de redistribution aux acteurs locaux d’une part de l’énergie produite par la concession, en permettant de surcroît à ce dernier d’abroger les précédentes décisions prises par l’État en la matière, à compter du 1er janvier 2023 ;
  • L’article 6 consolide une plusieurs obligations ou procédures comptables ou domaniales.

En commission (procédure de législation en commission)

Mercredi 2 février 2022, la commission des affaires économiques a adopté, à l’unanimité, ladite proposition de loi après modifications.

À l’initiative du rapporteur Patrick Chauvet, plusieurs amendements ont ainsi été adoptés pour moderniser la concession, selon 4 axes :

·         Développer les énergies renouvelables, en plaçant les missions de la CNR sur la voie de la « neutralité carbone » d’ici 2050, en promouvant la production et la diffusion de nouveaux vecteurs énergétiques, comme l’hydrogène renouvelable ou bas‑carbone, et en soutenant l’utilisation de procédés photovoltaïques innovants, comme l’agrivoltaïsme, les panneaux flottants (sur les lacs) ou ceux verticaux (sur les digues) ;

·         Associer les collectivités territoriales, en consacrant une territorialisation du comité de suivi de la concession, en consolidant sa consultation sur les programmes pluriannuels quinquennaux, le programme de travaux supplémentaires et l’évolution ultérieure du cahier des charges ou du schéma directeur, et en garantissant l’éligibilité des groupements de collectivités aux actions de soutien de la CNR (sobriété énergétique et énergies renouvelables, irrigation agricole, tourisme fluvial, dragage des ports) ;

·         Soutenir les professionnels agricoles, en prenant mieux en compte les emplois induits par l’irrigation agricole dans les missions de la CNR, en associant le ministère de l’agriculture au statut de la CNR et au comité de suivi de la concession, et en prévoyant que le champ des énergies réservées n’induise pas d’ « effet de bord » pour les bénéficiaires actuels et que la compensation prévue soit bien affectée aux acteurs de terrain, et non à l’État ;

·         Renforcer la sécurité juridique, en rétablissant les missions d’intérêt général de la CNR, en conférant une assise législative à son programme de travaux supplémentaires, en précisant ses obligations comptables et en encadrant les autorisations d’occupation du domaine public délivrées ;

Cette proposition de loi a été examinée conformément à la procédure de législation en commission selon laquelle le droit d’amendement des sénateurs et du Gouvernement s’exerce en commission.

En séance publique Mardi 8 février 2022, les sénateurs ont adopté, à l’unanimité, la proposition de loi dans sa rédaction issue des travaux de la commission.

L’essentiel : http://www.senat.fr/lessentiel/ppl21-373.pdf

Projet de loi en faveur de l’activité professionnelle indépendante.

Mardi 8 février 2022

Le Sénat a examiné les conclusions de la commission mixte paritaire (CMP) sur les dispositions restant en discussion du 𝗽𝗿𝗼𝗷𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝗶 𝗲𝗻 𝗳𝗮𝘃𝗲𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝗹’𝗮𝗰𝘁𝗶𝘃𝗶𝘁𝗲́ 𝗽𝗿𝗼𝗳𝗲𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻𝗻𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗶𝗻𝗱𝗲́𝗽𝗲𝗻𝗱𝗮𝗻𝘁𝗲.

L’objectif de ce texte, selon le Gouvernement, est d’ « offrir aux entrepreneurs un cadre plus simple et protecteur au moment de la création d’entreprise et pour les accompagner tout au long de l’exercice de leur activité ». Il prévoit notamment que les entrepreneurs individuels disposent désormais de plein droit de deux patrimoines distincts, l’un personnel, l’autre professionnel.

Le texte issu de la CMP conserve plusieurs apports du Sénat, parmi lesquels :

▶ règle d’articulation entre le nouveau statut et les régimes matrimoniaux ;

▶ une règle selon laquelle la dualité patrimoniale n’est opposable aux créanciers qu’à compter du moment où l’entreprise a une existence publique, notamment du fait de son immatriculation ;

▶ plusieurs dispositions visant à clarifier les règles applicables en cas de transfert universel du patrimoine professionnel, dans l’intérêt de l’auteur du transfert, de son bénéficiaire et de leurs créanciers et débiteurs ;

▶  clarification des règles applicables en cas de cessation d’activité ;

▶ l’association des partenaires sociaux à l’évaluation de l’allocation des travailleurs indépendants.

𝗘𝗻 𝘀𝗲́𝗮𝗻𝗰𝗲, 𝗹𝗲 𝗦𝗲́𝗻𝗮𝘁 𝗮 𝗮𝗱𝗼𝗽𝘁𝗲́ 𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗻𝗰𝗹𝘂𝘀𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗶𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗺𝗶𝘅𝘁𝗲 𝗽𝗮𝗿𝗶𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗷𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝗶.

L’essentiel du texte : http://www.senat.fr/lessentiel/pjl20-869.pdf

Proposition de loi visant à combattre le harcèlement scolaire.

27 janvier 2022

Ces dernières années, le Sénat s’est penché à plusieurs reprises sur la problématique du harcèlement scolaire, que ce soit lors de l’examen du projet de loi pour une école de la confiance en 2019 ou plus récemment à l’occasion des travaux de la mission d’information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement.

Ces travaux soulignaient l’existence de nombreux outils et textes juridiques permettant de prévenir et de lutter contre le harcèlement scolaire. La proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale à l’initiative d’Erwan Balanant a donc une portée essentiellement symbolique.

Néanmoins, les outils et le droit existants demeurent mal connus des élèves et de la communauté éducative. Aussi, la commission estime que le rappel et l’explicitation du droit et des actions qui doivent être menées afin de lutter contre le harcèlement scolaire représentent un enjeu pédagogique important face à un phénomène qui touche de très nombreux enfants et adolescents.

La commission a modifié en conséquence la proposition de loi transmise par l’Assemblée nationale afin de répondre à quatre objectifs :

  • conserver une définition du harcèlement scolaire limitée au harcèlement entre pairs ;
  • préserver le rôle et la capacité d’action du réseau des œuvres universitaires ;
  • s’assurer d’une meilleure prise en compte des témoins ;
  • inclure systématiquement le volet cyber dans la prévention et la lutte contre le harcèlement scolaire.

L’essentiel du texte : http://www.senat.fr/lessentiel/ppl21-254.pdf


Mon intervention dans l’hémicycle

Ce texte vise à prévenir les faits de harcèlement scolaire, et à améliorer leur traitement judiciaire ainsi que la prise en charge des victimes. La mobilisation de l’ensemble des acteurs est nécessaire pour lutter contre le harcèlement et le cyber-harcèlement. Je mets l’accent sur le relation triangulaire entre victime, agresseur et témoins.

𝑽𝒊𝒄𝒕𝒊𝒎𝒆 𝒐𝒖 𝒕𝒆́𝒎𝒐𝒊𝒏, 𝒍𝒂 𝒅𝒆́𝒎𝒂𝒓𝒄𝒉𝒆 𝒓𝒆𝒔𝒕𝒆 𝒍𝒂 𝒎𝒆̂𝒎𝒆 : 𝒊𝒍 𝒇𝒂𝒖𝒕 𝒑𝒂𝒓𝒍𝒆𝒓.

Nier la complexité du harcèlement, c’est simplifier la souffrance des victimes et leur protection.

𝑳𝒖𝒕𝒕𝒆𝒓 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒍𝒆 𝒉𝒂𝒓𝒄𝒆̀𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒔𝒄𝒐𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆, 𝒄’𝒆𝒔𝒕 𝒍𝒖𝒕𝒕𝒆𝒓 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒍𝒂 𝒄𝒖𝒍𝒕𝒖𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒗𝒊𝒐𝒍𝒆𝒏𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒗𝒐𝒚𝒐𝒏𝒔 𝒔𝒆 𝒅𝒆́𝒗𝒆𝒍𝒐𝒑𝒑𝒆𝒓 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒐𝒎𝒂𝒊𝒏𝒆𝒔.

Le groupe RDSE soutient entièrement cette proposition de loi essentielle.


Les débats se poursuivent par la discussion des articles.

Il faut d’avantage parler de la santé scolaire que de la médecine scolaire.

La scolarité n’est pas une maladie !

La santé, c’est le bien être physique, psychique, et social.

On peut plus facilement recruter des psychologues scolaires que des médecins, et nous l’avons vu, ils participent pleinement à la lutte contre le harcèlement.

Discussion des articles – La santé scolaire

Suite des discussions.

Tout ce qui va dans le sens de la lutte contre le harcèlement scolaire doit être soutenu. Nous voterons donc la proposition de loi, même si nous regrettons l’exclusion des adultes.

Ce texte est un petit pas. Les mentalités doivent évoluer pour que tous les harceleurs, jeunes et adultes, soient condamnés.


Ce texte est désormais équilibré et efficace.

Les rapporteurs devrons défendre fermement la position du Sénat en CMP. 

La proposition de loi est adoptée.

Jeudi 20 janvier 2022, le Sénat a adopté à l’unanimité les conclusions de la commission mixte paritaire (CMP) sur la proposition de loi interdisant les pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne.

Ce texte tend à créer, dans le code pénal, une infraction relative aux thérapies de conversion et à les interdire dans le système de santé.

Le texte issu des travaux de la CMP reprend plusieurs améliorations apportées par le Sénat en première lecture, parmi lesquelles le fait :

– d’imposer à la juridiction de jugement de se prononcer sur le retrait total ou partiel de l’autorité parentale ou sur le retrait de l’exercice de cette autorité, lorsque l’infraction pénale créée par le texte est commise par une personne titulaire de l’autorité parentale sur un mineur ;

– de préciser que ne constitue pas une infraction le fait d’inviter à la prudence et à la réflexion une personne qui s’interroge sur son identité de genre et qui envisage un parcours médical tendant au changement de sexe ; 

– de punir plus sévèrement le professionnel de santé qui donnerait des consultations ou prescrirait des traitements en prétendant pouvoir modifier ou réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne, lorsque celle-ci est mineure ou vulnérable.

L’espace presse du Sénat : https://www.senat.fr/espace_presse/actualites/202111/interdire_les_pratiques_visant_a_modifier_lorientation_sexuelle.html

Jeudi 20 janvier 2022, le Sénat a adopté les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi relatif à la protection des enfants.

Pour Bernard Bonne (Les Républicains – Loire), rapporteur, « cet accord traduit l’objectif partagé de nos deux assemblées de donner aux acteurs de la protection de l’enfance les outils destinés à mieux protéger et mieux accueillir les enfants en danger ».

Le texte issu des travaux de la commission mixte paritaire (CMP), qui est parvenue à un accord, reprend plusieurs apports du Sénat qui visentnotamment à :

–          interdire, d’ici deux ans, l’accueil des mineurs protégés dans des hôtels ;

–          renforcer le contrôle des antécédents judiciaires des professionnels et bénévoles du secteur social, ainsi que des personnes vivant au domicile des assistants familiaux et maternels, par la consultation de leur casier judiciaire et du Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes ;

–          faciliter la désignation, à l’initiative du juge et du président du conseil départemental, d’un avocat pour l’enfant capable de discernement lors de la procédure d’assistance éducative ;

–          accompagner, jusqu’à 21 ans, les jeunes en difficulté avec la possibilité d’un « droit au retour » pour les jeunes souhaitant à nouveau être soutenus par les départements ;

–          améliorer la coordination des acteurs de la protection de l’enfance sur le terrain en instituant des comités départementaux de la protection de l’enfance, à titre expérimental pour cinq ans, afin de coordonner  l’action du département, de l’État et des professionnels.

L’ESSENTIEL DU PROJET DE LOI : https://www.senat.fr/lessentiel/pjl20-764.pdf

Mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole.

Mardi 7 décembre 2021

Ce texte tend à améliorer la régulation du marché foncier en faisant en sorte que le droit s’adapte à l’augmentation du recours aux sociétés.

Il a été complété par le Sénat, tout d’abord par sa commission des affaires économiques, puis en séance publique, pour trouver une position de mesure et d’équilibre sur un texte qui touche au cœur des exploitations, aux traditions familiales, aux libertés constitutionnelles et au modèle agricole français.

Le texte issu des travaux de la commission mixte paritaire (CMP), qui est parvenue à un accord, REPREND UNE GRANDE MAJORITÉ DES APPORTS DU SÉNAT POUR TERRITORIALISER, RECENTRER, ENCADRER ET ÉVALUER : 

  • Le préfet de département devient compétent pour conduire la procédure de contrôle, au plus près des exploitants agricoles et de leur activité ; 
  • Le seuil « plancher » déclenchant le contrôle des cessions est rehaussé à 1,5 fois la surface agricole utile régionale moyenne, conformément à la volonté du Sénat de viser les opérations excessives et non la majorité des opérations courantes ; 
  • Les transmissions entre membres d’une même famille, dès lors qu’ils s’engagent à poursuivre l’exploitation, sont préservées ; 
  • Pour ne pas complexifier à outrance le travail des agriculteurs qui ont choisi de s’associer au sein d’une même société, les transmissions entre exploitants associés de longue date sont permises, mais encadrées ; 
  • La liberté de gestion des agriculteurs dans la mise en œuvre des mesures compensatoires est reconnue, en leur laissant la possibilité de proposer au préfet un locataire ou acheteur pertinent, ou d’opter pour l’appui de la SAFER ; 
  • L’installation de jeunes agriculteurs est facilitée, en permettant au préfet de suspendre l’instruction d’une demande d’autorisation d’exploiter afin d’encourager davantage de candidats à postuler ; 
  • Le Gouvernement doit obligatoirement produire une évaluation, précise et chiffrée de l’impact et de la justesse du dispositif de contrôle, à un horizon de trois ans. 

Le Sénat a adopté le 7 décembre les conclusions de la CMP qui devraient être examinées par l’Assemblée nationale le 13 décembre.

Article paru dans : La Revue du Trombinoscope

L’information professionnelle du monde politique

Rapport de la mission d’information sur les influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique français et leurs incidences.

12 octobre 2021

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Longtemps préservé, le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur français n’est désormais plus à l’abri des tentatives d’influence venant d’États étrangers. Certains pays déploient des stratégies systémiques qui frôlent parfois l’ingérence. Tel est le constat établi par la mission d’information, constituée en juillet 2021 à l’initiative du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI) sous la présidence de Etienne Blanc (LR, Rhône), avec comme rapporteur André Gattolin (RDPI, Hauts-de-Seine).

Après avoir entendu une cinquantaine de personnalités françaises et étrangères, interrogé l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur et étendu ses investigations à plusieurs pays d’ores et déjà touchés par ce phénomène (l’Australie, La Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Canada), la mission d’information alerte sur la réalité de la menace.

Elle formule 26 recommandations regroupées en 5 objectifs, afin d’armer notre pays et de préparer les établissements à ce qui sera l’un des grands défis du XXIème siècle : préserver et mieux protéger notre patrimoine scientifique, nos libertés académiques et l’intégrité de la recherche.

L’essentiel sur ce rapport : http://www.senat.fr/rap/r20-873/r20-873-syn.pdf

Le rapport en vidéo : http://videos.senat.fr/video.2534304_6165c0822c9ca.a-quelles-influences-extra-europeennes-est-soumis-le-monde-academique-francais–