Budget 2013 du Conseil Général – Intervention en séance publique

« Ce n’est pas de gaité de cœur que l’on vote un budget qui s’équilibre par une augmentation d’impôts.

Ce n’est pas une décision facile,

Ce n’est pas un aveu de faiblesse,

C’est une décision responsable.

Contrairement à ce que peut laisser croire tel article de presse, il n’y a pas dans la majorité des inconséquents qui voteront l’augmentation et, des vertueux, un quarteron qui ne le voteraient pas. Il y a des élus qui démontrent dans les assemblées où ils siègent qu’ils réussissent à ne pas augmenter les impôts comme ils l’ont fait au Conseil Général ces 7 dernières années aux prix d’une extrême rigueur de gestion. Mais aujourd’hui l’exercice n’est pas tenable au Conseil Général.

Cela est dû à la conjonction d’une crise qui diminue les recettes et augmente les dépenses sociales et de la péréquation qui a été mise en place pour que les départements comme le notre participent à l’effort national pour sauver les départements défavorisés économiquement et démographiquement de la faillite.

Fallait-il augmenter les impôts plus tôt ? Puisque nous savions depuis le vote de la loi sur la péréquation que nous aurions à le faire compte tenu de nos taux très bas. NON le choix du précédent Président et de la majorité entière a été de tirer jusqu’au bout sur la corde des économies possibles. Aujourd’hui nous touchons le bout du possible.

On nous dit aussi qu’il y a des compétences obligatoires et d’autres facultatives, laissant entendre que ces dernières seraient les danseuses du Département. Je réponds qu’il y a une façon bête et primaire d’exercer nos compétences qui consisteraient à se contenter d’attribuer les allocations légales aux bénéficiaires du RSA, de l’APA, de la MDPH et pourquoi pas de laisser les enfants en difficulté qui nous sont confiés, dans la rue, avec un téléphone portable aux couleurs du Département pour se donner bonne conscience. Supprimons carrément le Conseil Général, quelques fonctionnaires zélés suffiront.

Et puis il y a une façon responsable et intelligente d’assumer nos compétences, de prévenir pour avoir moins à dépenser en réparation des drames de la vie. Depuis que je siège au Conseil Général je m’honore d’avoir accompagné les politiques en faveur des Personnes Agées, des Personnes Handicapées, des enfants en difficulté, des gens en situation précaires en santé publique, en environnement, en veillant à ce que nos missions soient remplies avec humanité dans le respect d’un développement durable et des deniers publics.

Je suis centriste, je crois aux économies générées par une décentralisation assumée. Je comprends que l’Etat compense moins que ce qu’il transfère car c’est la plus value de la proximité de faire mieux avec moins. Mais la décentralisation impose la péréquation, sans quoi, les injustices territoriales seraient insupportables dans notre République. Alors c’est l’honneur des élus de notre majorité d’assumer les responsabilités impopulaires de cette augmentation d’impôts (en moyenne 2 euros par mois par foyer fiscal). Je ne me verrais pas déserter une majorité dont j’aurais partagé les résultats positifs tant d’années.

Si on pouvait faire mieux, que ne l’a-t-on fait plutôt ? Quelle incohérence d’avoir accepté des prélèvements superflus aussi longtemps ! Je ne tirerai pas une balle contre mon camp en votant contre et je n’irai pas lâchement me planquer aux abris en m’abstenant. Je ne me servirai pas du vote au Conseil Général pour une campagne électorale municipale à venir.

Nos concitoyens, nos contribuables, nos électeurs attendent de leurs élus du cran, du courage, du discernement et surement pas de basse manœuvre politicienne. J’en appelle aux médias pour qu’en ce temps de crise, douloureux pour nombre de concitoyens ils nous aident à expliquer objectivement la situation et les solutions proposées. Je les exhorte de ne pas céder à la facilité des petites phrases démagogiques, des insinuations indignes, condamnables et qui peuvent être condamnés d’ailleurs.

En prenant la décision de voter ce budget je suis fidèle à mes convictions Républicaines Radicales incarnées un temps par MENDES FRANCE dont on mesure aujourd’hui la grandeur après tant de bassesse à l’encontre du courage et de la probité.

Nous sommes harcelés par un collectif de contribuables qui oublient que leurs biens prennent de la valeur grâce au développement de notre territoire : développement économique, culturel, social, environnemental auquel contribue notre collectivité. Nous n’avons pas les mêmes récriminations de la part des responsables, bénévoles, d’associations sociales que nous aidons et qui considèrent que le bien vivre ensemble est la plus grande richesse et doit avoir les moyens de perdurer. »

 

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À propos de Bernard Fialaire

Sénateur du Rhône, Membre du groupe RDSE au Sénat. Vice-président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport. Vice-président de la délégation à la prospective. Président du groupe interparlementaire d'amitié France Turquie. Membre du groupe d'études Pratiques sportives et grands événements sportifs. Membre du groupe d'études Vigne et vin et de l’ANEV, Association des élus de la vigne et du vin. Maire de 1995 à 2020, à Belleville-en-Beaujolais (Rhône). Conseiller général puis départemental de 1994 à 2021, à Département du Rhône. Président de 2001 à 2020, à Communauté de Communes Saône-Beaujolais. Médecin.

Publié le mars 26, 2013, dans Ce que j'ai à vous dire, Vie Municipale, et tagué , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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