Rencontre avec Jean-Louis Borloo, ancien Ministre d’État et ancien Député
4 novembre 2025 au Sénat
À l’occasion d’un échange au Sénat sur le thème « Le fédéralisme à la française : urgence ! »,
Jean-Louis Borloo, ancien Ministre d’État et ancien Député, a partagé une analyse particulièrement éclairante.
Jean-Louis Borloo dresse un constat alarmant : la France connaît un recul préoccupant dans de nombreux domaines. L’indice de développement humain de l’ONU, autrefois deuxième au monde, la France se situe désormais autour de la trentième place. Ce déclin révèle des fragilités profondes, éducatives, sociales et institutionnelles, qui menacent la cohésion nationale.
Selon lui, la crise éducative traduit avant tout une crise de la jeunesse : une génération en perte de repères, confrontée à un système rigide, incapable d’encourager la responsabilité et l’initiative. De même, le système pénitentiaire illustre cette dérive : déshumanisé, il devrait être repensé dans une logique de réinsertion. Le secteur agricole est dans la même situation..
Jean-Louis Borloo souligne également que les chiffres du déficit public sont trompeurs. Le véritable problème n’est pas le déficit en soi, mais les causes structurelles qui y conduisent : un État trop centralisé, engoncé dans une mythologie jacobine, alors même qu’il a été « démailloté » depuis des décennies. Entre les régions, les départements, les intercommunalités et une myriade d’organismes indépendants, la France vit dans une désorganisation généralisée. L’État prétend tout diriger, mais dans les faits, plus personne ne maîtrise l’ensemble.
Cette situation est avant tout culturelle. Le pays des producteurs de biens et de services est devenu le pays des inspecteurs. Le contrôle permanent du travail des autres a remplacé la confiance et la responsabilité. Cette mentalité nuit à la prise d’initiative, freine la créativité et empêche la société de respirer.
Pour Jean-Louis Borloo, il faut « faire respirer le pays ».
Cela passe par une transformation profonde :
- Réduire les contrôles inutiles ;
- Redonner des compétences et un véritable pouvoir législatif aux différentes strates territoriales (provinces, régions, départements) en les rendant responsables et redevables de leurs actions ;
- Transférer les décisions de la vie quotidienne à ceux qui vivent et agissent sur le terrain, tout en maintenant un cadre de contrôle clair et mesuré.
C’est, selon lui, la condition pour rentrer dans une société de confiance et de responsabilité.
La France doit sortir d’un « système embolisé », retrouver son énergie vitale, et miser sur sa jeunesse, véritable pépite. Sans cela, c’est la justice, la cohésion et même la démocratie qui risquent d’être en danger.
Publié le novembre 25, 2025, dans sénat. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.


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