L’Art du politiquement correct

Si la crise économique touche le monde de la culture, il est un art qui est épargné, c’est « l’Art du politiquement correct » pour reprendre le titre du livre d’Isabelle Barberis.

L’article qui lui est consacré dans le numéro 1244 de Marianne est éclairant sur la situation actuelle.

Pendant le confinement, la création culturelle n’est pas à l’arrêt. Un futur prix Goncourt est peut-être en cours d’écriture ou le scénario d’une future palme d’or à Cannes. Ou encore une chorégraphie qui entrera dans l’histoire comme le sacre du printemps de Pina Bausch et qui sait si, dans le secret d’un atelier, un peintre n’est pas en train de donner naissance à une œuvre aussi universelle que la Joconde ou aussi expressive que le Guernica de Picasso ? Sculpture, street art, les modes d’expression artistique ne manquent pas.

La création culturelle ne s’est pas arrêtée. Au contraire, certains artisans qui créent les structures pour de futurs spectacles ont du travail parce que la création est subventionnée.

C’est l’économie de la culture qui souffre. C’est la consommation culturelle, le consumérisme culturel peut-on dire qui n’est pas satisfait.

Même si la diffusion culturelle a pu être alimentée par d’heureuses initiatives comme celles des frères Capuçon qui nous ont fait partager de merveilleuses répétitions sur les réseaux sociaux.

Bien sûr les libraires ont souffert et la fréquentation des librairies nous a manqué. Devant les manifestations multiples, je n’ose avouer que je dois être le seul à n’avoir pas lu tous les livres de ma bibliothèque pendant le confinement !

Le monde du cinéma a annoncé des pertes de 1 milliards d’euros auxquelles Roselyne Bachelot a répondu par 1,1 milliards de subventions !

Je mesure les difficultés et la précarité de nombre d’artistes du spectacle, mais il faut profiter de la situation actuelle pour faire le point.

Si en périodes fastes certains artistes justifient leurs rémunérations parfois mirobolantes par la loi du marché, il ne faut pas qu’en périodes difficiles ce soit la collectivité qui doive assurer les compensations.

Et puis nous devons la vérité aux jeunes gens qui se lancent dans certaines carrières artistiques,  je pense aux arts du cirque par exemple.  Nous avons multiplié les écoles d’art du cirque et de nombreux artistes en sortent avec un immense talent, mais nous savons qu’il n’y aura pas de marché suffisant pour répondre à cette offre surabondante.

La culture a bien besoin de création dans l’art du politiquement correct.

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À propos de Bernard Fialaire

Sénateur du Rhône, Membre du groupe RDSE au Sénat. Vice-président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport. Vice-président de la délégation à la prospective. Président du groupe interparlementaire d'amitié France Turquie. Membre du groupe d'études Pratiques sportives et grands événements sportifs. Membre du groupe d'études Vigne et vin et de l’ANEV, Association des élus de la vigne et du vin. Maire de 1995 à 2020, à Belleville-en-Beaujolais (Rhône). Conseiller général puis départemental de 1994 à 2021, à Département du Rhône. Président de 2001 à 2020, à Communauté de Communes Saône-Beaujolais. Médecin.

Publié le janvier 19, 2021, dans sénat. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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